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Les yeux d’une irlandaise

introduction au Roman
de Tristan et Ysolde
iconographie d'un vieux décor de théatre

Sur le thème des iconographies concernant le Roman de Tristan et Ysolde, une scène se déroule au Moyen-Âge, en mer sur un navire entre Irlande et Pays de Galles, rapportant l'effet magique de ce qui s’est échangé entre Ysolde l'irlandaise, et Tristan le britannique, dans un contexte de légendes des Chevaliers de la Table Ronde et autres celtes que Jules César qualifiait globalement de bretons.

Entre des qualificatifs qui viendraient de quelques écrits de l’époque des Romains, et l'appellation de Grande-Bretagne qui serait le fait du successeur écossais Jacques Stuart à la tête du royaume d'Angleterre à la mort d'Elisabeth Tudor en 1603, il y a une large marge de liberté d'opinions sur des questions de chevalerie du Moyen-Âge dans les Iles Britanniques.

Pour autant, le thème du Roman de Tristan et Ysolde prévaut dans le domaine littéraire connu des universités.

D’un côté, il apparaît des revendications d’amour courtois, rapportées à l’époque du Moyen-Âge ; ou tout du moins, il se présente le fait avéré d’essayer, par ce roman, de promouvoir de bien nobles sentiments. D’un autre côté, il apparaît des arguments d’amour impossible, rapportés aux relations particulières qui s’entendent entre Irlande et Angleterre ; ou tout du moins, il se présente le fait avéré des contextes bien compliqués.

Les soucis d’une traversée
du canal saint Georges
des idées de trajets maritimes en Europe

des idées de trajets maritimes en Europe

(le propos n’est pas de fournir une carte produite au Moyen-Âge)

Ancre 1

Le propos n’est pas exactement de détailler les soucis possibles pour un trajet de Brest à Ouessant, sans pour autant vouloir minimiser des risques, qui peuvent nous être connus d’une façon autrement moins virtuelle qu’un genre cinématographique tel que Jurassic Park.

Le propos n’est pas non plus de détailler les circonstances précises de ce qui s’est échangé entre Ysolde l'irlandaise, et Tristan le britannique, lors de leur première traversée maritime commune : les besoins de la légende sont qu’il fallait forcément qu’il leur arrive une chose à ce point bien étrange et même très surprenante !

S’il faut des aspects étonnants, c’est probablement de devoir recourir à de vieilles légendes, pour faire apparaître, somme toute, qu’un lien peut se constituer entre deux personnes qu’aucun règlement de justice ne parviendra à dissoudre. Certes, on peut probablement mesurer toute l’inconvenance du lien, entre, d’une part, le neveu du roi Marc de Cornouailles, et d’autre part, la nièce d’un roi d’Irlande, dans le contexte des impératifs familiaux des celtes de cette époque.

Car toute la force du Roman de Tristan et Ysolde est très exactement de bien détailler tout ce qui sépare les deux familles, celle du roi Marc et celle d’un roi d’Irlande.

Ancre 2

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Se référer à une version précise concernant une légende peut être source de bien des discussions : dans le simple objectif de fixer notre attention sur un exemple de version parmi d’autres, prenons l’édition en langue française intitulée Roman de Tristan et Iseult, par Joseph Bédier, Ed d’Art Les Heures Claires, 19 rue Bonaparte, Paris, 1979

Cette édition se présente en dix neuf chapitres dont le premier porte effectivement, à travers le récit de l’enfance de Tristan dans le territoire gallois de Loonnois, tous les impératifs qui distinguent les familles entre celtes, toutes choses connues du sage Gorvenal, et reprises dans des mélodies chantées « jadis par les anciens Bretons pour célébrer les amours  de Graelent ».

Cette édition met en valeur, dès le premier chapitre, l’importance sensible que représentent les dangers d’ordre maritime, portant pour contexte l’exquise mention « des nefs félonnes des marchands norvégiens » : le propos ne peut pas être de détailler des circonstances bien claires ; le récit d’une légende est destiné à établir des ressemblances évidemment imprécises entre les réponses à toute question, y compris sur une aimable évocation des drakkars qui battaient pavillon viking.

Pour le compte du Roi Marc, Tristan nous apparaît dans le chapitre deuxième comme volontaire pour braver les flots, puis amené à faire un accostage forfuit « hélas dans le port irlandais de Weisefort ». Enfin, par d’autres aléas maritimes présentés dans le chapitre quatrième, une scène se déroule en mer sur un navire parti d’Irlande, ou comment il advient l'effet magique de ce qui s’est échangé entre Iseult l'irlandaise, et Tristan le britannique, lors de leur première traversée commune.

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Il est souhaitable de situer cette scène quelque part dans l’espace maritime entre la côte ouest de la Grande-Bretagne et la côte est de l’Irlande. Cet espace pouvait assez généralement s’appeler « Muir Bhreatan» en irlandais, et « Sianel San Siôr » en gallois, ce qui se traduit par « St George’s Channel » en anglais ; tout ceci correspond en fait à ce que l’usage français a toujours réservé à la Mer d’Irlande.

S’il est besoin d’une préférence pour la traversée la plus courte, sur de vieux principes de navigation par cabotage, en partant des environs de Wexford en Irlande pour accoster dans les territoires gallois de Pembrokeshire, alors tout le monde s’accorde sur le strict usage dévolu aujourd’hui au Canal Saint Georges, en Mer d’Irlande.

Et des difficultés de se savoir précisément entre un endroit et un autre ne serait pas toujours le moindre des soucis, entre ce qui s’énonce clairement et ce qui relève des vraies observations faites en situation bien réelle !

Somme toute, il serait question de deux personnes qui se sont trouvées un moment en situation d’égarement, quelque part dans un espace maritime dont les allures sont naturellement changeantes, et en dépit des fermes résolutions des âmes les plus fortes.

Somme toute, invoquer le nom de Saint Georges apportera tout au plus un genre pittoresque à un état de faits quasiment universels : il serait justement envisageable d’identifier de nombreux attributs universels dans les éléments du Roman de Tristan le britannique et Ysolde l’irlandaise.

Des moyens de se déplacer et d’échanger, avec les conséquences inattendues que cela engendre, ne datent donc pas d’aujourd’hui ; et des manières d’ubiquité de Saint Georges à travers toute l’Europe en seraient même éventuellement une forme d’ancien témoignage…

Voir aussi :

 

Considérant que les stratégies de défense d’un territoire, et en particulier un ordonnancement correct des relations de vassalité, ont bien plus d’importance que le strict intérêt de deux individus l’un pour l’autre, il est clair que l’on peut dire de Tristan le Britannique qu’il fallait qu’il soit vraiment amoureux pour ne pas se rendre à l’évidence que son histoire s’engageait dans n’importe quoi : les premiers chapitres de l’ouvrage précité ne laissent aucune équivoque sur cet aspect.

 

Plaisons nous à imaginer qu’un tel aspect n’appartiendrait qu’au passé : il nous faudra alors imaginer comment concilier les besoins de vivre dans la paix avec le souci de ne pas se trouver un jour gravement dans le besoin, comment concilier les joies d’une vie toute simple avec les éventuelles mauvaises fortunes des accidents épouvantables (d’autant qu’à l’époque de Tristan le Britannique, l’activité de chevalier était de ces métiers bien évidemment incompatibles avec certaines joies d’une vie toute simple)

 

Plaisons nous à corriger résolument ce qu’il convient, pour ne pas faire d’une histoire somme toute bien ordinaire tout un roman de vraies complications 

des joies d’une vie toute simple, dans un contexte des premiers chapitres…
(des univers celtiques entre imaginations et réalités)

(des univers celtiques

entre imaginations et réalités)

 

© mars 2017 c13artistique

créé avec Wix.com

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